Le 1er avril 2020, l’allocation adulte handicapée (AAH) est passée de 900 € à 902€… Une variation indigne qui ne couvre même pas l’inflation et qui maintient ce revenu en deçà du seuil de pauvreté de 1020 € environ, contrairement à toutes les promesses d’Emmanuel Macron. Une large majorité de Françaises et de Français sont révoltés par cette injustice qui ne correspond pas aux valeurs de dignité de solidarité nationale de notre pays.
Cette situation très difficile est pire pour les personnes bénéficiant de l’AAH et qui se déclarent en couple auprès de la CAF car l’administration considère alors qu’ils sont au-dessus du seuil de pauvreté et qu’ils ne peuvent donc bénéficier d’aucune augmentation. Cela peut pousser des personnes en situation de handicap à ne pouvoir assumer publiquement de vivre en couple comme tout à chacun pour éviter de voir leurs aides supprimées, ou bien de renoncer à vivre en concubinage avec leur conjoint. Pire, si la personne doit fuir précipitamment le foyer, par exemple pour des faits de violences conjugales, elle se retrouve sans aides durant plusieurs mois. Dès lors, elle se retrouve prisonnière d’une situation et l’Etat ne fait qu’accroitre cette relation de dépendance, quasi de « mise sous tutelle », envers le compagnon.
Enfin, les personnes en situation de handicap souffrent d’être trop souvent dépendant des revenus de leur conjoint quand celui-ci à d’autres revenus. Bien sûr, la famille et le couple sont synonymes de solidarité mais il serait normal que toute personne en situation de handicap puisse contribuer aux dépenses du ménage en toute équité : la dépendance morale ne soit pas s’ajouter à la dépendance physique et financière. Une pétition demandant la désolidarisation des revenus du conjoint pour le paiement de l’AAH et déposée sur le site du Sénat a déjà récolté plus de 100 000 signatures.
Ainsi, les règles bureaucratiques du gouvernement sont particulièrement absurdes, frappant les gens modestes sans lever le petit doigt contre les dizaines de milliards de fraudes à la Sécurité Sociale récemment identifiées par plusieurs évaluations.
L’AAH n’est pas seulement une question de solidarité et de dignité personnelle car elle correspond au dédommagement de vrais frais avec lesquels les personnes en situation de handicap doivent vivre. Les besoins liés au handicap sont multiples et plus importants que pour une personne valide : surcoût d’un véhicule ou d’un logement adapté ; facture d’un fauteuil ou de tout autre dispositif médical pour une personne à mobilité réduite ; appareils audio, agrandisseurs, pour les personnes qui en ont besoin… Cette liste reste bien incomplète !
La France doit enfin assurer à nos compatriotes en situation de handicap un revenu supérieur au seuil de pauvreté et individualiser son versement en toute indépendance du revenu du partenaire, sauf revenus particulièrement élevés.