Il y a 40 ans, François Mitterrand accédait à la présidence de la République, grâce à une coalition socialo-communiste. Jack Lang, l’éternel ministre de la culture, a estimé que la France était passée ce jour « de l’ombre à la lumière ». Le reste du pays, lui, ne s’est toujours pas remis de ces 14 longues années de règne, ayant entraîné la France dans un déclin qui n’était pourtant pas inéluctable. Petit tour de table, non exhaustif tellement les sujets sont nombreux, des mitterranderies qu’il  est plus que temps de remiser pour toujours dans les poubelles de l’Histoire.

 

 

De la submersion migratoire au racialisme

Le premier point le plus évident est celui de l’immigration massive. Valéry Giscard d’Estaing à qui on doit le regroupement familial avait admis dans un éclair de lucidité avoir commis une erreur. Malheureusement, sa défaite en 1981 ne lui a pas permis de revenir dessus. François Mitterrand, lui, non seulement a ouvert en grand les vannes de l’immigration, jamais refermées depuis, mais en plus s’est assuré de capter ce nouvel électorat grâce à ses officines militantes, comme SOS Racisme. Officines qui ont pour double mission de criminaliser tout discours anti-immigration d’une part, et empêcher toute assimilation, seule solution pourtant pour que les nouveaux arrivants vivent en harmonie avec la société d’accueil. L’immigration, une chance pour la France (1984), ce mythe propagé dans un livre par le député socialiste Bernard Stasi, a maintenant du plomb dans l’aile. Mais il est à l’origine de bien des maux. La gauche Terra Nova a substitué la lutte des classes par une lutte des races, faisant de l’étranger une éternelle victime et de l’autochtone son éternel bourreau. En se convertissant au racialisme, elle est devenue aujourd’hui tout ce qu’elle prétendait combattre.

 

L’islamisme

Corollaire de l’immigration, l’islam étant une religion importée, les Français prennent massivement connaissance de ce problème de société avec l’affaire du voile de Creil en 1989. Le gouvernement socialiste, pris à son propre piège, refuse d’opter pour la fermeté. 30 ans plus tard, le voile islamique fait désormais partie du paysage français, alors qu’il est censé être interdit dans l’espace public. Le débat s’est depuis étendu aux menus halal dans les cantines, aux abattoirs halal, aux horaires de piscine séparés pour les hommes et pour les femmes, aux burkinis sur les plages, et j’en passe. Il est grand temps de faire appliquer fermement la loi. Ce bout de tissu, symbole à la fois de la soumission de la femme dans la société et de l’expansion islamiste dans notre société, doit définitivement être banni. Il s’agit ni plus ni moins d’un enjeu civilisationnel.

 

La souveraineté bradé

Pour François Mitterrand, le concept de Nation était dépassé. L’intégration européenne serait l’avenir. La fameuse poignée de main avec le chancelier Helmut Kohl en 1984 fut fondatrice du mythe « franco-allemand », démonté par la regrettée Coralie Delaume dans un excellent essai. Dans ce couple, la France fait office de femme soumise. Il suffit de voir avec quel empressement les présidents nouvellement élus, de Chirac à Macron, vont à Berlin prendre leurs instructions. Le traité de Maastricht, la construction de l’euro qui, calqué sur le mark, devait limiter la puissance de l’Allemagne, sont les legs maudits de François Mitterrand. Les années 80 marquent également le renforcement technocratique de la Commission européenne, le socialiste Jacques Delors en étant le héraut. L’Europe enfin est devenue le mot de ralliement au libre-échangisme avec l’Acte unique en 1985. C’est sur cette base qu’est décidée en 1989 la libéralisation des mouvements de capitaux non seulement en Europe, mais aussi avec les pays tiers. Cet héritage doit lui aussi être liquidé, afin de refonder une Europe des Nations que Marine Le Pen appelle de ses vœux.

La désindustrialisation et le chômage de masse

La fin des années 70 et les débuts des années 80 ont été marqués par l’idée que le secteur industriel était dépassé, et que l’avenir était le tertiaire, une société de services. Quelques secteurs ont été préservés, comme l’aéronautique, le ferroviaire, le luxe, la pharmacie ou encore l’armement et la défense, mais le reste a été sacrifié sur l’autel de la mondialisation. Même notre secteur automobile a été laissé pour compte, victime des délocalisations. Notre tissu de TPE et PME a également été détricoté. La part des emplois industriels dans la population active est ainsi passée de 24 % en 1980 à 16 % en 1990. Résultat, la France connaît depuis un chômage de masse devenu structurel. Chômage aggravé par l’immigration importée par le patronat pour tirer les salaires à la baisse, comme le dénonçait si justement le secrétaire du Parti communiste Georges Marchais, pourtant allié de François Mitterrand avant le fameux tournant de la rigueur en 1983. A la fin de son deuxième mandat, le président socialiste avait déclaré que « Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé. ». Oui, tout sauf un protectionnisme raisonné, une fiscalité allégée sur les TPE et les classes moyennes et des investissement publics stratégiques.

 

L’école ou la misère du pédagogisme

Si la gauche pouvait se vanter d’une réussite au cours du XXe siècle, c’était bien l’école de la Troisième République, représentée par les fameux « hussards noirs » chers à Natacha Polony. Il suffit de lire les copies du brevet d’un élève des années 50 pour se rendre compte du gouffre qui nous sépare de l’excellence d’antan. Les apprentis-sorciers arrivés dans les bagages de la gauche en 1981 ont transformé l’école en une Fabrique du Crétin (Jean-Paul Brighelli ; 2006). Le pédagogisme, la méthode globale, le mélange des cultures dans les classes, l’abandon de l’enseignement du roman national, font que les élèves ne savent aujourd’hui ni lire, ni écrire, ni compter correctement. Sans parler de la capacité à développer un raisonnement critique tenant la route, faute de culture générale. Par démagogie, le baccalauréat, exception française depuis Napoléon, a été bradé avec cet objectif idiot de 80% de bacheliers par promotion. Les filières techniques et d’apprentissages ont été délaissées au profit des filières générales. Résultat, des milliers d’étudiants ont atterri par défaut à la fac, déstabilisant durablement notre enseignement supérieur. Tout cet héritage qui empoisonne notre société doit être revu en profondeur.

 

 

D’autres points auraient pu être soulevés. L’explosion de la fiscalité (ISF, CSG…), le creusement de la dette pour financer la gabegie, la décentralisation mal ficelée, le saccage architectural de Paris, le clientélisme outrancier, la main-mise sur la culture et l’art contemporain érigé en art officiel, la repentance mémorielle, le laxisme judiciaire, sont autant de problématiques apparues sous l’ère Mitterrand qui mériteraient un article à elles seules. Enfin, le piège du front républicain qui divise la droite depuis 40 ans n’a pas non plus été abordé mais pour une autre raison. Celui-ci est en passe d’être résorbé, en témoignent les nombreux ralliements d’aniciens UMP au RN de ces dernières années (Chenu, Rivière, Allisio, Mariani, Garraud…). Le ralliement des LR à Macron achèvera définitivement la clarification politique.

 

Vivement 2022, pour que la France puisse sortir enfin de cette spirale du déclin amorcée ce funeste 10 mai 1981.

 

 

Louis Picq

Louis Picq

Etudiant en journalisme