Qui se souvient d’Emmanuel Macron, poing levé, verbe haut, promettant 5 milliards d’euros pour l’hôpital en 2017 ?

 

Personne n’avait compris qu’il annonçait en réalité 5 milliards d’euros d’économies à grands coups de coupes budgétaires !

Si 69 000 lits d’hôpitaux ont été fermés en 15 ans, on aurait pu penser que cette volonté de rabot de nos capacités d’accueil hospitalières trouverait son terme avec l’arrivée de la Covid.

On aurait même pu espérer une prise de conscience salutaire de la pénurie de lits amenant à inverser la tendance durant cette crise sanitaire interminable.

 

Que nenni ! La Loi de financement de la Sécurité Sociale impose 900 millions d’euros d’économie à nos hôpitaux pour 2021. Autant dire que le « Ségur de la Santé » n’a été qu’une vaste blague.

De 2017 à 2019, 7603 lits ont été supprimés. Et ca continue !

Alors bien sur, on peut nous opposer la création de 3338 places d’hospitalisations partielles, celles ou il peut il y avoir rotation de patients dans une même journée pour la même place.

Mais une place n’est pas un lit et c’est bien de lits dont l’hôpital manque cruellement.

 

On est obligé de confiner et reconfiner à prix d’or pour notre économie et le moral des français, faute de capacités d’accueil suffisantes en temps de crise d’un Hôpital qui crie famine, avec des personnels soignants éreintés.

On oublie au passage que chaque hiver, les lits sont déjà à flux tendus et que les soignants crient au secours dans le désert depuis plusieurs années.

Car évidemment, plus le nombre de lits est réduit, plus le fameux pourcentage d’occupation brandi comme l’alpha et l’oméga du confinement obligatoire, est atteint rapidement au moindre couac sanitaire.  Et plus le nombre de soignants diminue, plus ceux ci sont sollicités jusqu’à épuisement physique et moral.

 

On ne peut plus continuer à faire la politique de l’autruche sur la misère organisée de notre outil de soin et il est urgent de redonner de l’air à nos hôpitaux qui sont à bout de souffle :

– En stoppant immédiatement les fermetures de lits.

– En mettant un point d’arrêt au potentat technocratique qui règne en maitre absolu sur la gestion de nos hôpitaux, qui organise les pénuries tel un « rouleau compresseur », sourd aux cris d’alarme fusant de toutes parts.

– En remettant malades, familles et personnels soignants au cœur des décisions les concernant.

– En reconnaissant et revalorisant ces soignants dévoués qui ne vivent pas d’applaudissements programmés.

– En redonnant leurs lettres de noblesse à la prévention et au soin qui doivent redevenir la priorité budgétaire des hôpitaux, alors qu’aujourd’hui un tiers des ressources sont affectées à des fonctions non soignantes et que les coûteuses directions administratives sont pléthoriques.

 

C’est à ce prix que nous sauverons notre Hôpital.

Muriel Fiol

Muriel Fiol

Docteur en Médecine Conseillère régionale Rassemblement National Provence-Alpes-Côte d’Azur