Il y a un an, Emmanuel Macron promettait d’être intraitable en matière de communautarisme à l’école. Le sujet ne manque pas en effet d’être traité, et ce depuis des années. Georges Bensoussan nous livrait au début des années 2000 son terrible constat des « territoires perdus de la République », et notamment ceux où les Juifs n’avaient plus le droit de cité, comme la Seine Saint-Denis. Puis en 2004, le bien connu rapport Obin tirait la sonnette d’alarme quant au phénomène de séparatisme religieux qui s’installait dans certains quartiers de notre pays, et qui se répercutait jusque dans nos écoles. Ce rapport a été enterré par un certain François Fillon, qui n’a pas jugé bon de prendre en considération ces signaux plus qu’alarmants. En 2018, une note des services de renseignement évoquait des « dérives inquiétantes » en termes de communautarisme à l’école. Tant a été dit. Rien, ou si peu, n’a été fait. Et un jour, à la veille des vacances de la Toussaint, un professeur d’Histoire-Géographie se fait décapiter parce qu’il a montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours d’Éducation Morale et Civique. Comment en sommes-nous arrivés là ?
C’est une succession de renoncements, de lâcheté, de duplicité, voire de complicité qui explique la situation actuelle. Le communautarisme islamique ne se serait pas répandu si les politiques au pouvoir avaient répondu fermement aux premiers signaux d’alerte. Il faut dire qu’une partie du corps enseignant a largement refusé de voir l’aggravation de cette dérive par pure accointance idéologique avec certains mouvements islamo-gauchistes.
Beaucoup ont dit que le meurtre de Samuel Paty provoquait un tel traumatisme qu’enfin des décisions courageuses seraient prises. Que s’est-il passé depuis ? Le gouvernement est incapable de protéger la jeune Mila de ses détracteurs, qui ne peut plus vivre une vie normale d’adolescente simplement parce qu’elle a usé de son droit au blasphème. Une directrice a été menacée de mort par un père d’élève simplement parce que sa fille était assise à côté d’un garçon en classe. A Toulouse, une enseignante vit sous protection fonctionnelle car elle a osé dénoncer le non-respect de la minute de silence pour Samuel Paty par quelques élèves issus de l’immigration. Plus récemment, Didier Lemaire, professeur de philosophie à Trappes, a été contraint de quitter l’Éducation Nationale car menacé de mort pour avoir dénoncé la montée du communautarisme dans cette ville où il enseignait depuis vingt ans. D’autres faits, qui ne sont pas évoqués dans la presse, sont quasi-quotidiens : principe de laïcité contesté, refus de visiter une cathédrale, jours de classe manqués lors du ramadan, certificats médicaux de complaisance pour « allergie au chlore » afin d’éviter les cours de natation aux jeunes filles, pressions pour imposer le halal à la cantine, remise en question des méthodes pédagogiques concernant l’enseignement de la sexualité ou l’égalité entre filles et garçons…De plus en plus d’enseignants se retrouvent démunis face au séparatisme religieux qui se déroule sous leurs yeux et aux menaces qu’ils peuvent ou craignent de subir. Ainsi, on apprenait il y a quelques semaines que 49% des enseignants s’étaient déjà au moins une fois auto-censurés pour éviter de créer une situation conflictuelle sur ces sujets. Ils sont nombreux sur les réseaux sociaux à se désoler du manque de soutien de leur hiérarchie à travers le hashtag #pasdevagues.
L’école est un refuge, l’école est un sanctuaire. C’est le lieu des Lumières, pas de l’obscurantisme que voudraient nous imposer les islamistes. C’est le lieu de l’apprentissage de savoirs et des valeurs de la France. C’est un microcosme de la société où les adultes se démènent pour faire vivre ces valeurs, protéger les élèves de toute influence religieuse et les préparer à devenir des citoyens éclairés et doués d’esprit critique. Tous les enseignants le savent : l’école est le reflet de la société, et refuser de voir la montée de l’islamisme à l’école, c’est se rendre complice de ce qui se prépare à l’avenir : une société où nous ne vivrons plus côte à côte, mais face à face, comme l’avait si bien dit Gérard Collomb, dans un éclair de lucidité qui sonnait comme un avertissement annonciateur de jours lugubres.
Les faits sont là. Tout a été dit, ou presque. Il ne manque que le courage politique d’enfin agir face à ce fléau qui, après s’être nourri de l’omerta sur le sujet, s’appuie sur la lâcheté de dirigeants soumis à la bien-pensance moralisatrice qui les accuserait de se compromettre avec « l’extrême-droite ». Nos lâches gouvernants minimisent en fait le problème pour se trouver une excuse insupportable et pratiquer la politique de l’autruche.
Cette infiltration du communautarisme à l’école s’expliquant par la sournoise et pernicieuse progression de l’islamisme dans la société, les mesures qui s’imposent ne doivent pas seulement concerner l’école. Cette lutte ne passera surement pas par davantage d’enseignement de l’arabe à l’école, comme l’a demandé Emmanuel Macron. C’est tout un écosystème qui fait le terreau du séparatisme qu’il faudrait bouleverser. Il faut briser les réseaux fondamentalistes islamistes en fermant les mosquées radicalisées où des prêcheurs de haine préparent le terrain. A chaque manquement à la laïcité, les sanctions doivent être fermes et dissuasives, qu’il s’agisse d’un élève, d’un parent d’élève ou même d’un professeur. Les enseignants devraient également être davantage soutenus par leur hiérarchie mais plus globalement par la société tout entière : c’est parce que ce lien de confiance s’est rompu qu’ils se sentent seuls face à leurs classes et se condamnent parfois à la censure.
Enfin, nous aurons besoin de l’aide des français de confession musulmane qui respectent nos lois et ont réussi à s’assimiler, par leur volonté et parce que notre République le permet. Ils ne doivent pas laisser une minorité salir tous leurs efforts pour s’intégrer alors même que beaucoup d’entre eux ont quitté leur pays d’origine pour fuir ces principes religieux que les islamistes voudraient nous imposer.
La tâche est grande, les enjeux sont immenses. Mais il en va de la préservation de la France telle que nous l’aimons, du caractère républicain et national de notre éducation, il en va même de la survie de notre civilisation. Pour sauver notre école, les priorités sont simples :
- Enseigner le même contenu disciplinaire partout, que ce soit dans un collège classé REP en Seine Saint-Denis que celui qui est dispensé dans un établissement huppé. Il faut cesser la soumission aux obscurantismes et avoir de vraies ambitions culturelles pour les élèves.
- Imposer une discipline républicaine sans aucune exception sur tout le territoire, en soutenant systématiquement l’autorité des professeurs et en plaçant dans des établissements renforcés les élèves qui pourrissent le quotidien de ceux qui veulent s’en sortir.
- Affirmer les valeurs patriotes et l’amour de la France dans des cours d’Éducation Morale et Civique sans compromission avec les idéologies qui veulent affaiblir notre nation.