Le 18 décembre dernier, sont partis des ports espagnols de Tarragone et de Carthagène deux cargos à la trajectoire tristement similaire : le Karim Allah et le Elbeik, transportant plusieurs centaines de taurillons vivants.

 

Le Karim Allah devait débarquer ses taurillons en Turquie, où il est arrivé fin décembre mais l’entrée du port lui a été refusée par crainte de la fièvre catarrhale, une maladie touchant les bovins. Le bétailler se vit également refuser l’accès du port de Tripoli en Libye. Après plusieurs semaines d’errance en Méditerranée, au cours desquelles les animaux furent tout juste nourris, ce sinistre convoi est finalement revenu en Espagne le 22 février.

 

Trajectoire similaire, l’Elbeik a lui aussi décidé de remettre le cap sur Carthagène où il est attendu dans les prochains jours.  À bord, aucun cas de fièvre catarrhale, mais 1.800 animaux entassés et épuisés, ayant souffert de dénutrition et de déshydratation intense.

 

Les autorités vétérinaires espagnoles ont décidé de ne pas s’attarder sur ces cas et ont ainsi procédé à l’abattage de l’ensemble du cheptel du Karim Allah. Elles préparent également celui des taurillons de l’Elbeik. Cet acte a été justifié par le fait que ces animaux sont inaptes, tant à l’exportation qu’à un retour sur le sol espagnol.

 

Plus récemment, avec le blocage du Canal de Suez par l’Ever Given, ce sont 11 navires partis de Roumanie et transportant au total 130.000 moutons qui se sont retrouvés paralysés. L’organisation Animals International avait pourtant tiré la sonnette d’alarme : « La situation est critique et risque de devenir une tragédie maritime sans précédent impliquant des animaux vivants ».

 

Ces transports sont inacceptables et doivent nous faire réagir. Pour les animaux vivants, il s’agit d’un mode de transport incompatible avec leur bien-être et ayant pour conséquence une souffrance intolérable. La Commission européenne doit enfin adopter une position claire quant à l’abolition du transport d’animaux vivants, incompatible avec nos valeurs.

De nombreuses alternatives existent mais seule la volonté politique manque !

 

L’export de carcasses congelées et la mise en place d’abattoirs mobiles sont tant de pistes rendant caduque le transport d’animaux vivants. À défaut de profonds changements, renforçons les contrôles sanitaires et limitons au maximum la durée du transport. Enfin, allons plus loin et attaquons-nous à la mondialisation ! Renforçons le poids du local face au global et nos animaux n’auront plus à parcourir des milliers de kilomètres avant d’être abattus.

 

Le bien-être animal ne doit pas être fait de slogans et de discours politico-médiatiques ! Les bonnes intentions doivent laisser place à des actions concrètes, loin des habituelles discussions stériles dont sont coutumiers le Parlement européen et l’Assemblée nationale.