Pass vaccinal, pass sanitaire, passeport vert, certificat… Si le débat sémantique n’est pas encore tranché, la question de l’existence du passeport en lui-même semble réglée. Sous couvert de vouloir protéger la population, on enterre un peu plus nos libertés. Vivement 2022 avant qu’on atteigne le point de non retour.

 

Il y a un an, Emmanuel Macron twittait ceci, avec l’emphase ridicule qui le caractérise : « Nous ne renoncerons à rien. Surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer. Surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soir d’été. Surtout pas à la liberté. Surtout pas à notre esprit de résistance qui fait la République si grande, la France si forte. » On connaît la suite. Confinements, restriction de déplacements, couvre-feux, restauration en berne, lieux de culture fermés… Les libertés ont tellement reculé que la France a basculé dans la catégorie des « démocraties défaillantes », selon une récente étude publiée par The Economist. Et comme la situation n’était déjà pas assez alarmante, l’idée d’un passeport vaccinal ou d’un pass sanitaire fait son chemin dans l’esprit du gouvernement, inspiré par Bruxelles, au risque de faire basculer le pays dans une dystopie orwellienne.

 

La technique du gouvernement pour justifier toute les mesures en place s’apparente à celle de la grenouille qu’on veut ébouillanter. On augmente la chaleur progressivement de telle sorte qu’on ne se rend plus compte qu’il fait trop chaud. S’en suit un effet cliquet. Une fois la mesure mise en place, on ne revient pas dessus. C’est ainsi que le masque dans la rue, censé être temporaire, est devenu la norme. A tel point qu’il n’est pas rare de voir les gens le porter seuls dans leur voiture. Il en ira de même avec le passeport vaccinal. D’abord expérimental, il deviendra lui aussi la norme, reléguant ainsi tout un tas de gens ayant refusé de se faire vacciner pour X raisons dans la catégorie des citoyens de seconde zone. Voyager, se rendre au musée, au cinéma ou au restaurant deviendra une occupation réservée à ceux qui auront bien voulu accepter le traçage numérique et sanitaire. Adieu, donc, l’égalité devant la loi, fondement de la République française.

 

Le peuple français devrait prendre garde à ne pas s’habituer à ces privations de liberté. Une fois qu’elle est perdue, il est très difficile de la reconquérir. Prenons l’exemple du droit de vote des femmes : supprimé sous la Révolution, il leur aura fallu la Libération pour le retrouver. Pour revenir à la situation actuelle, Emmanuel Macron et consorts jouent sur du velours. Lui qui avait traité les Français de « gaulois réfractaires », il bénéficie au contraire d’une extrême docilité, en tablant sur leur obéissance dans l’espoir que ça s’arrête rapidement. Or c’est parce que les Français obéissent que la dictature sanitaire se poursuit. Cela me fait penser à un dessin de presse, qui fait dire à un technocrate observant la foule depuis sa tour d’ivoire : « C’est incroyable, on leur a supprimé leurs frontières. On leur a supprimé leur monnaie. Ils ne bougent toujours pas ». Et son collègue de répondre : « Je crois qu’on peut passer à la phase suivante ». Généralement, cela finit toujours mal, de tester la patience des Français. L’Histoire nous l’a montré à de nombreuses reprises.

 

En 2017, le microcosme médiatique nous a fait croire que nous avions le choix entre la dictature incarnée par Marine Le Pen et la démocratie incarnée par Emmanuel Macron. L’avenir aura donné raison aux observateurs et analystes lucides. Jamais les libertés n’auront autant reculé que sous ce quinquennat, qui, comme l’a dit la présidente du Rassemblement National sur BFM, est un concentré « du pire de la droite et du pire de la gauche ». Répression sauvage des Gilets Jaunes, dissolution arbitraire de Génération Identitaire, harcèlement judiciaire des opposants politiques, confinements, couvre-feux, et j’en passe… J’espère qu’à la prochaine présidentielle, les Français ne réitéreront pas les mêmes erreurs et feront le choix des libertés défendues en toute occasion par Marine Le Pen plutôt que l’anarcho-tyrannie que nous subissons actuellement.