Conséquence d’une demande en forte hausse, l’abattage rituel est une exception qui, en quelques années, s’est substituée à la norme. En effet, un article du journal Le Parisien nous révèle que la majorité des animaux abattus en France le sont selon les règles de l’abattage rituel.

 

La loi, renforcée par le Règlement européen 1099/2009, précise que « les animaux sont mis à mort uniquement après étourdissement » mais permet, en parallèle, une exception justifiée par la liberté religieuse. A cause de ce flou juridique, 150 abattoirs français bénéficient d’une dérogation cultuelle, soit la majorité des abattoirs présents sur le sol national.

 

De fait, alors que le Règlement européen prévoit l’étourdissement préalable à toute exécution, ce sont des milliers de bovins qui sont maintenus sur un piège rotatif, plaçant l’animal sur le dos, à la merci de son bourreau. La gorge tranchée, c’est vivant et donc pleinement conscient que l’animal agonise et se vide de son sang.

 

La distinction entre abattage rituel et abattage traditionnel existe au moment où les carcasses quittent l’abattoir mais celle-ci disparaît donc totalement au moment où la viande arrive sur les étals des supermarchés. Pire encore, sous prétexte de gaspillage, nombreux sont les industriels qui recyclent dans le circuit classique certaines parties de l’animal, non consommées par les diverses communautés religieuses.

 

A moins de vous livrer à un fastidieux travail de recherche en achetant votre viande, il vous est impossible de connaître le mode d’abattage de l’animal. Une faille législative qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur votre santé !

 

En sectionnant l’œsophage et la trachée d’un animal non étourdi, il existe un risque important de projection du contenu gastrique sur les parties avant de l’animal. Riche en bactéries, l’estomac est une source importante de contamination et pourrait provoquer un risque sanitaire dû à la présence de germes d’origine digestive. Un danger majeur, encouragé par l’Union européenne et son laxisme face aux diverses revendications communautaristes !

 

En attendant un revirement législatif ferme, plaçant l’intérêt de l’animal au-dessus de toute considération spirituelle, seul un étiquetage clair et réglementé pourra mettre un terme à cette confusion. En l’absence de réglementation, favorisons le localisme qui améliore la traçabilité via ses circuits courts. Privilégions l’agriculture biologique française, héritière d’un savoir-faire qui se répercute dans sa façon de traiter les animaux.

 

Adressons un message fort à l’Union européenne : avec cette dérogation, c’est une boîte de Pandore qui s’ouvre, et avec elle, un flot de souffrance ininterrompu.

Si nous restons profondément attachés à la liberté de culte, celle-ci ne doit pas se faire au mépris de la vie animale. En aucun cas les revendications communautaires ne doivent prendre en otage une majorité d’Européens, soucieux du bien-être animal.